La gestion des déchets radioactifs en France

Jean FLUCHÈRE

La gestion des déchets radioactifs en France

 

SYNTHESE de la Note de Jean FLUCHÈRE

Toute activité humaine qu’elle soit ménagère, vie quotidienne, économique, industrielle, commerçante, etc., génère des déchets.

Pour le nucléaire, la question n’est donc pas de produire ou pas des déchets, mais les véritables questions consistent à :

  • En produire le moins possible grâce notamment à l’économie circulaire,
  • Savoir gérer correctement les déchets produits (matières ultimes) pour qu’ils n’altèrent pas notre environnement.

Notons que par rapport à toutes autres activités industrielles, le volume de déchets produits par l’activité électronucléaire est très faible.

Depuis son origine, l’industrie nucléaire française a apporté un soin méticuleux pour gérer les déchets radioactifs produits. Elle a notamment pris la décision d’assumer ses responsabilités d’exploitant nucléaire en retraitant les combustibles usés de façon à récupérer à la fois l’uranium de retraitement et le plutonium qui sont des combustibles nucléaires (matières nucléaires) et réduire ainsi les déchets de haute activité à vie longue (HA-VL) aux seuls produits de fission et actinides mineurs ainsi qu’à la structure métallique maintenant les crayons de produits fissiles des assemblages combustibles, appelée squelette. Et lorsque cela sera possible elle fermera quasi-complètement le cycle du combustible grâce aux réacteurs surgénérateurs qui permettront d’utiliser la matière nucléaire constituée par l’uranium appauvri (350 000 tonnes en France) issu de l’enrichissement et de réduire partiellement les déchets HA-VL en déchets à période plus courte. Dès lors, il deviendra imaginable de ne plus recourir pendant très longtemps (de l’ordre du millénaire) à l’extraction du minerai d’uranium et à son traitement ce qui éliminera la production de déchets dans l’amont de la filière.

Dans ce qui concerne la gestion des déchets radioactifs, il faut bien distinguer le terme « entreposage » qui signifie un stockage temporaire du terme « stockage » qui est définitif.

La note ci-après montre comment sont traités :

  • Les déchets de très faible activité (TFA) qui constituent le plus gros volume et comment on pourra en recycler une grande partie dans l’économie circulaire sitôt que sera prise la décision d’admettre un seuil de radioactivité au-dessous duquel, ils entrent dans le domaine de l’économie circulaire ou des déchets industriels banals,
  • Les déchets de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC) avec leur dispositif de confinement et de stockage,
  • Les déchets de faible activité à vie longue (FA-VL) qui sont pour la plupart des résidus radifères[1] et sont actuellement entreposés sur site et seront stockés dans des couches argileuses autour de 100m de profondeur. Ils ne représentent qu’une très faible partie de la radioactivité totale,
  • Les déchets de moyenne et forte activité à vie longue (MA-FA-VL) qui sont entreposés soit sur sites (graphite…) soit dans les matrices de verres gainées par des conteneurs en acier inoxydable (squelette et produits de fission) entreposés depuis le début sur le site de la Hague ce qui illustre leur faible volume en attente d’un stockage définitif en couches géologiques profondes et parfaitement stables de CIGEO.

Toutes ces activités de stockages sont très encadrées par 3 lois de 1991, 2006 et 2016 et surveillées par les parlementaires. Elles sont exercées par un organisme public, L’ANDRA (Agence Nationale pour les Déchets Radioactifs), et surveillées comme les autres activités du cycle par l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire).

Il faut remarquer qu’après plus de 50 ans de fonctionnement de l’électronucléaire en France, plus de 2100[2] années-réacteurs de fonctionnement des réacteurs à eau pressurisée et une économie de 6,1 milliards de tonnes de CO2 par rapport à la même énergie produite par des cycles combinés à gaz, les déchets comme l’exploitation des centrales n’ont causé aucun impact ni à l’environnement, ni à l’homme.

Peu d’industries sont capables d’afficher un pareil bilan.

En conclusion, contrairement aux dires selon lesquels il reste le problème des déchets « nucléaires », nous devons affirmer qu’il n’y a pas de problèmes de déchets radioactifs. Une solution adaptée et pérenne existe pour tous.

[1] Des activités industrielles récentes et anciennes sont à l’origine de déchets peu radioactifs, mais beaucoup plus volumineux que les précédents, les déchets radifères. Comme leur nom l’indique, ces déchets contiennent des traces de radium et de ses descendants issus de la filiation de l’uranium que l’on trouve à l’état de traces dans l’écorce terrestre. A côté du radium, dont la durée de vie est longue (1600 ans de période), on trouve du radon, un gaz naturel radioactif dont la période est de quatre jours.

Les déchets radifères sont classés comme des déchets de faible activité à vie longue (FA-VL). Ils feront l'objet d'un conditionnement et d'un stockage spécifique, en cours d'étude à l'ANDRA. Voir plus bas.

[2] Il s’agit du nombre d’années de fonctionnement des réacteurs et non des seules années de fonctionnement à l’équivalent pleine puissance, critères retenu par l’AIEA.

 

Pour lre la note complète de Jean Fluchère suivre le lien : LA GESTION DES DECHETS RADIOACTIFS EN FRANCE

 

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