Fermeture des centrales charbon : il faut du courage politique

Éric MAUCORT

Fermeture des centrales charbon : il faut du courage politique

 

La France présente un bilan carbone très favorable par rapport à ses voisins grâce à une électricité presque entièrement décarbonée. Depuis plusieurs années, le parc de production a été rendu encore plus performant vis-à-vis des émissions grâce à la fermeture de toutes les centrales fioul (à l’exception des moyens d’extrême pointe qui fonctionnent très peu et émettent peu de ce fait) et de la quasi-totalité des centrales charbon. Ceci a été rendu possible, dans le contexte du développement des énergies renouvelables intermittentes, grâce à la qualité et à la performance du parc de base décarboné nucléaire et hydraulique.

La Loi Transition Énergétique pour une Croissance Verte, la Stratégie Nationale Bas Carbone et la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie prévoient « la fermeture à courte échéance des 4 derniers sites de production charbon, ce qui permettra à la France de sortir définitivement du charbon, affichage fort dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris ».

Depuis quelque temps, on ressent cependant un grand flou et beaucoup de tergiversations dans les déclarations du gouvernement au sujet de la fermeture de ces sites. Des raisons sociales et territoriales, et la question de la sécurité d’alimentation de la Bretagne sont avancées pour expliquer la complexité de cette mise en œuvre.

« Sauvons Le Climat » se permet quelques questions et suggestions simples :

  • Les questions sociales et territoriales, qui doivent être abordées avec beaucoup d’attention, ont pu être traitées dans le cadre de la fermeture des nombreuses centrales fioul et charbon arrêtées durant ces dernières années et devront l’être dans le cadre de la fermeture du site de Fessenheim (dont « Sauvons Le Climat » rappelle qu’elle est totalement contreproductive dans la lutte contre le changement climatique). Pourquoi ces mêmes modalités ne s’appliqueraient-elles pas aux 4 sites restants ?
  • Des solutions existent pour assurer la sécurité du réseau breton qui ne peut pas être uniquement dépendante d’un outil de production fortement émetteur de gaz à effet de serre et donc incompatible avec les ambitions climatiques de la France. Leur mise en œuvre est une question de volonté et « Sauvons Le Climat » peut faire des propositions dans ce sens.

Nous pouvons faire un pas important vers une France sans charbon et vers une France qui pourra ainsi continuer à s'afficher comme un leader de la construction d'un monde bas carbone en tenant ses engagements vis-à-vis des émissions de CO2 (ce qui n’est pas le cas pour le moment).

Si le gouvernement veut passer des paroles aux actes, stoppons les discussions stériles et les arguties sur l’objectif et donnons-nous, en confirmant la décision irréversible de fermer ces centrales (et en mettant fin aux projets de conversion irréalistes du point de vue des enjeux environnementaux), les moyens de tenir un engagement tout à fait réaliste en faisant ce qu’il est nécessaire de faire.

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