Analyse de Negawatt version 2017

Claude Acket et Henri Prévot

Analyse de Negawatt version 2017 – par CA-HP

Publié le 14 juin 2017

Version 0.2 du 26.06.2017. (English v0.1 here)
Par Claude Acket et Henri Prévot

Le texte qui suit est la conclusion de l'analyse complète accessible par le lien (document pdf téléchargeable).

Le lecteur pourra aussi s'intéresser au document suivant comme référence : "Comparaison de scénarios Negatep et Negawatt" (document pdf téléchargeable)

 

Il ressort de cette analyse que la conclusion que nous avions écrite après l’analyse de Negawatt 2011, n’est pas modifiée, elle se trouve même renforcée, avec ce plus d’éolien et de photovoltaïque et par contre coup celui de la méthanation. Compte tenu de cette dernière, faut-il prévoir environ 100 GW d’électrolyseurs, à côté des plus de 240 GW de puissances installées toutes sources confondues ? Que de puissances installées, et donc d’investissements si peu utilisés, du fait de leur faible facteur de charge ! Et d’où vient le gaz carbonique et, à quel coût, déjà, de pertes énergétiques ?

À première vue séduisant, le scénario Négawatt repose en grande partie sur des hypothèses extrêmement ambitieuses de possibilités de réduction des consommations, sur un rôle considérable accordé au méthane et sur des erreurs d’échelle quant à la possibilité de faire face à l’intermittence de l’éolien et du photovoltaïque.

Les réductions de consommation escomptées dans les principaux postes de consommation, que sont les logements et les transports sont techniquement et financièrement inaccessibles. Elles supposent en outre que de nombreux interdits soient mis en place : interdit d’augmenter les surfaces de logement, alors que les tendances actuelles sont dues en grande partie à la multiplication des familles monoparentales et au vieillissement de la population, interdits sur l’alimentation, interdits sur l’habitat individuel, etc. Les mesures préconisées vont sans doute dans le bon sens, mais, poussées à l’extrême, elles deviennent irréalistes, sans compter que la volonté de les imposer systématiquement ne peut qu’inquiéter.

L’appel massif au méthane, de préférence aux biocarburants pour la mobilité et à l’électricité pour les usages fixes, repose sur des données irréalistes, notamment sur les rendements des opérations, dont celles liées à la méthanation (production d’hydrogène, collecte du gaz carbonique et stockage de ces gaz). Ceci conduit à s’interroger sur les conséquences d’un échec partiel de la démarche : le gaz naturel, en remplacement du méthane synthétique, serait alors la seule voie possible avec, en contrepartie, une dépendance accrue vis-à-vis des pays producteurs et, encore plus grave, une augmentation des rejets de CO2.

Et tout ceci repose sur un rejet idéologique du nucléaire, basé sur un argumentaire erroné sur les risques associés aux rayonnements, sur la réalité des conséquences des accidents nucléaires, alors que celui-ci peut être considéré comme la source d’énergie la moins défavorable à la santé, et n’oublions pas, que le pire est le manque d’énergie, indispensable à la santé.

 

 

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