Contribution au débat sur la transition énergétique

Jean Fluchère

par Jean Fluchère

Synthèse 

 

Cette note constitue une contribution au débat en cours sur la transition énergétique. Elle a été réalisée par des responsables d’entreprises, des ingénieurs et des scientifiques, connaissant bien le domaine de l’énergie.

Elle a été rédigée par d’anciens responsables de grands secteurs de l’énergie et examinée puis validée par ces personnalités. Elle rassemble l’ensemble de leurs points de vue.

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Lors du discours de lancement de la Conférence Environnementale, le 14 septembre 2012, le Chef de l’Etat a confirmé au sujet de la transition énergétique que l’on arrêterait définitivement la centrale nucléaire de Fessenheim en fin 2016 et que l’objectif était de ramener la proportion d’électricité d’origine nucléaire à 50 % en 2025.

Rien n’a été dit sur l’ensemble des autres énergies primaires carbonées et importées : pétrole, gaz et charbon. A noter que la production d’électricité représente moins de la moitié de la consommation française en énergies primaires.

Cette note aborde 8 points qui permettent d’étayer la contribution, fruit de la réflexion de ses auteurs :

 

Ø  Examiner la nouvelle politique électrique du Gouvernement.

Ø  Prendre en compte la durée de vie réelle des réacteurs électronucléaires de 2ème génération.

Ø  Remplacer la production électrique de ces ouvrages par quels outils?

Ø  Mesurer l’impact sur l’économie nationale.

Ø  Prendre en compte les conséquences sociales.

Ø  Maintenir un haut niveau de sûreté nucléaire.

Ø  Protéger l’environnement.

Ø  Conserver un solde exportateur dans nos échanges avec les autres pays de l’UE.

 

Il n’est pas possible d’aborder la question de la transition énergétique dans un débat ouvert sans connaître le prix de l’électricité, 132 euros par MWh pour un ménage en France, comparé à celui de l’Allemagne , 234 euros par MWh. Les rapports sont identiques pour les entreprises.

 

La consommation moyenne annuelle d’un foyer de 4 personnes en France est de 32 MWh d’électricité directement livrée (électricité au compteur) et de l’électricité contenue dans les services et les produits manufacturés « made in France ».

 

A l’heure où près d’un ménage sur deux est contraint de réduire son chauffage, qu’il soit électrique, au fioul ou au gaz, pour pouvoir acquitter sa facture, il est indispensable d’appréhender les problèmes de coûts induits par les objectifs du Gouvernement. L’arrêt de la centrale nucléaire de Fessenheim en 2016, alors que la prochaine échéance de sûreté est 2018 et que l’on doit pouvoir prolonger sa durée de vie de conception de 10 ans voire de 20 ans, comme sa centrale de référence aux USA, coûterait à la France plus de 1 milliard d’euros par an.

 

L’objectif d’une transition vers 50 % d’électricité d’origine nucléaire en 2025 dilapiderait un capital supérieur à 60 milliards d’euros sur la période 2016 à 2025, somme qui ne pourrait se justifier que pour des problèmes graves et irréversibles de sûreté.

 

Elle se traduirait par une augmentation des prix de l’électricité aux ménages et aux entreprises supérieures à 50 % d’ici 2020. L’impact direct sur l’emploi serait également considérable. Il en va probablement de même sur les autres emplois car l’augmentation du coût de l’électricité pour les entreprises leur ferait perdre inutilement un avantage de compétitivité certain comme le souligne le Rapport Gallois.

 

La contribution des responsables d’entreprises, des ingénieurs et des scientifiques, au débat en cours sur la transition énergétique

 

L’étude des huit points, énumérés au début, conduit à prôner un rééquilibrage plus lent, compatible avec la sûreté nucléaire, les besoins électriques du pays, la montée en puissance des EnR, les engagements environnementaux sur les émissions de CO2, l’économie et le social.

 

La production d’électricité en France serait de 660 TWh en 2025 : 600TWh de consommation intérieure et 60 TWh de solde exportateur. Ce chiffre serait limité par des efforts considérables en économie d’énergie, efforts auxquels les rédacteurs sont très favorables.

 

Il est proposé de conserver à notre pays, dans l’avenir, sa capacité électronucléaire de 2016 soit 436 TWh et une capacité d’exportation égale à 10 % de la consommation intérieure.

 

Si l’on conserve la capacité que le parc nucléaire aura atteinte en 2016 soit 436 TWh, la part relative par rapport à 660 TWh serait de 66 % en 2025. Se produirait alors une tendance naturelle à un rééquilibrage compatible avec la sûreté du réseau électrique, le social, l’économie et l’arrivée des énergies renouvelables intermittentes qui nécessitent une compensation par des centrales à cycles combinés au gaz (CCGT).

 

Pour être réaliste sur le plan technique, économique, social et limiter les conséquences environnementales, il est donc proposé une transition progressive vers des énergies renouvelables intermittentes compensées par des CCGT et complétées par des réacteurs de 3ème génération venant en relève des précédents au fur et à mesure de la fin de vie de leur cuve.

 

Les auteurs considèrent indispensable de lancer un nouvel EPR dès 2016, réacteur qui sera l’outil de relève des réacteurs de 2ème génération arrivant à 50 ans, ou plus. Ce lancement est le seul moyen de conserver l’expérience de la conduite de chantier et la capacité de construction de nouveaux outils à la fois pour faire face aux besoins internes mais aussi pour avoir une vitrine à l’exportation comme le prévoit le Conseil de Politique Nucléaire dans son dernier paragraphe.

 

 

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http://www.sauvonsleclimat.org/images/articles/pdf_files/temoignages/Fluchere_transition_energetique.pdf

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Rédacteur: Jean Fluchère. Synthèse Vdéf. 04-11-2012

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