Les candidats à l'élection présidentielle et l'EPR.

SLC


Quatre candidats à l'élection présidentielle, Mesdames Lepage (ex candidate) et Voynet et Messieurs Besancenot et Bové, ont réalisé une union sacrée contre le réacteur EPR. Il est évidemment facile de capitaliser sur les craintes de nos concitoyens. Comme dit le proverbe, rarement démenti, la critique est facile mais l'art est difficile. Tous quatre semblent également préoccupés par le réchauffement climatique. Connaissent-ils une recette miracle pour sortir à la fois du nucléaire et du fossile? En tous cas nous aimerions être sûrs qu'ils s'opposeront à la construction de centrales à gaz et à charbon dépourvues de système de captage et stockage du gaz carbonique avec autant de vigueur qu'ils s'opposent à l'EPR.

D’autre part, Madame Ségolène Royal et Monsieur François Bayrou considèrent que la décision de construire l'EPR a été prise de façon non transparente et peu démocratique. Nous avons, en temps utile, regretté certaines maladresses émanant de hauts fonctionnaires, aussi bien que de la plus haute autorité de l'Etat, commises au cours du débat sur l'EPR. Mais nous voulons rappeler que nous sommes (encore?) dans une démocratie représentative et que la décision de construire EPR a été très légitimement votée par le parlement qui a suivi l’avis de l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques où toutes les composantes du parlement sont représentées. Ajoutons que l’arrêté d’autorisation de construction de l’EPR n’a pas encore été pris, ce qui montre bien que les clameurs de ceux qui affirmaient que le débat était inutile sous prétexte que les décisions étaient déjà prises se trompaient, ou trompaient leur monde .

Les débats nationaux sur l’énergie, les déchets nucléaires ou l’EPR n’ont jamais été conçus comme forums décisionnels mais d’information. N’y ont d’ailleurs participé, au total, que quelques milliers de personnes qui ne représentaient qu’elles mêmes. Ces débats sont très utiles, même si le processus encore récent de leur organisation par les Commissions Nationale et Particulières des Débats Publics peut et doit être amélioré. Ceux qui les critiquent sont le plus souvent ceux-là même qui ont refusé d’y participer. Mais la décision doit rester, dans ce domaine comme dans d’autres, à une instance légitime, parlementaire et gouvernementale.

Comment, d'ailleurs, améliorer la procédure mise en oeuvre lors des débats nationaux? On a pu constater à quel point il est difficile de faire venir le grand public aux débats "grand public". Encore plus difficile pour nombre de nos concitoyens, souvent les plus motivés, d'accepter que la prédominance de leur opinion ne soit pas assurée de l'emporter, d’entrée de jeu, dans un débat démocratique. Enfin, comment assurer que les paroles de "sachants" soient relayées suffisamment auprès du public pour que son choix soit fait en connaissance de cause? Par exemple, comment faire pour détromper les 50% de français qui pensent que le nucléaire contribue de manière importante aux émissions de gaz carbonique et les 40% qui pensent que le charbon ne le fait pas?

Il faudrait également répondre clairement à la question de savoir quels éléments de la politique énergétique sont susceptibles de nécessiter un débat public. Ainsi peut-on se demander pourquoi l'EPR qui coûtera environ 3 milliards d'Euros est dans ce cas alors que le programme éolien qui coûtera 25 milliards d'euros d'ici 2015 y échappe, de même que le programme de construction de 6 milliards de watts en centrales à flamme qui seront une source nouvelle d’émission de gaz carbonique .
 

  • Assemblée Générale Ordinaire des Adhérents de Sauvons Le Climat
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