Température globale et air froid en Europe

James Hansen et al.

 

Température globale et air froid en Europe

James Hansen, Reto Ruedy, Makiko Sato and Ken Lo

[traduit de l’anglais. Document original : http://www.columbia.edu/~jeh1/mailings/2010/20101211_TemperatureAndEurope.pdf ]

 

La figure 1(a) montre les anomalies (relatives à 1951-80) de la température de surface de janvier à novembre 2010 tirées de l’analyse préliminaire du GISS.  C’est la période janvier-novembre la plus chaude des analyses du GISS qui couvrent 131 an. Néanmoins, ce n’est que quelques centièmes de degré en plus que 2005, il est donc possible que le résultat final du GISS pour 2010 donne la même température que 2005 à l’intérieur des marges d’erreur.

Comme il est décrit dans uin papier sous presse (lien fourni ci-dessous) qui définit la méthode d’analyse du GISS, nous estimons une incertitude de deux écarts standards (intervalle de confiance de 95%)  égale à 0,05°C pour la comparaison avec les températures globales des années voisines. L’ordre de grandeur de cette incertitude et la petitesse des différences de températures entre différentes années expliquent pourquoi différentes analyses donnent des classements différents pour les années les plus chaudes. Cependant les résultats sur l’intégrale du changement de température du siècle dernier sont en bon accord entre les diverses analyses (giss, NOAA-NCAR, Office météorologique britannique au centre de recherche climatique de l’université d’Eat Anglia).

La figure 1(b) montre les anomalies des températures de surface de novembre 2010 basées sur les mesures de l’air à la surface dans les stations météorologiques et dans les centres de recherche de l’Antarctique. Pour établir cette carte, on a limité le rayon d’influence des stations à 250 km pour permettre la mise en évidence des extrêmes des anomalies de température. L’Europe du nord a des anomalies négatives qui excèdent 4°C tandis que la région de la baie d’Hudson au Canada a des anomalies mensuelles moyennes de plus de +10°C

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Fig. 1. (a) Anomalie de température de l’air à la surface en moyenne sur janvier-novembre, telles que calculées par l’analyse du GISS. (b) Anomalie de novembre 2010 en utilisant les mesures de l’air en surface dans les stations météorologiques et dans les centres de recherche de l’Antarctique, avec  le rayon d’influence limité à 250 km pour  mieux mettre en évidence ldes extrêmes des anomalies.

La chaleur extrême au nord-est du Canada est liée sans équivoque au fait que la baie d’Hudson était pratiquement dépourvue de glace. Dans le passé, y compris dans la période  de base, pour le GISS, de 1951-1980, la baie d’Hudson était largement recouverte de glace en novembre. Le contrste de température des stations côtières entre les années avec ou sans couverture de glace sur les eaux avoisinantes est utile pour illustrer l’effet considérable de la glace de mer sur la surface de l’air. La glace de mer isole l’atmosphère de la chaleur de l’océan permettant à l’air à la surface d’atteindre des températures bien plus basses que celle de l’océan. C’est pour cette raison que certaines des plus grandes anomalies positives de température se produisent  dans l’océan arctique car la surface de la glace a décru dans les années récentes.

L’anomalie froide en Europe du Nord en novembre s’est poursuivie et étendue dans la première moitié de décembre. Ceci combiné au froid inhabituel de l’hiver 2009-2010 dans les latitudes moyennes de l ‘hémisphère Nord, cette période de froid a provoqué des commentaires très répandus comme quoi le réchauffement global aurait cessé. Ce n’est vraiment pas le cas. Au contraire, à l’échelle du globe, novembre est le mois de novembre le plus chaud des enregistrements du GISS.

La figure 2(a) illustre qu’il y a une bonne chance que2010 dans son ensemble soit l’année la plus chaude danalysée par le GISS. Même si la température globale de décembre devait être anormalement froide, 2010 serait statistiquement ex-aequo avec 2005, l’année la plus chaude.

La figure 2(b) montre la température moyenne de surface des analyses du GISS  en moyenne glissante sur 60 mois (5 ans) et sur 132 mois (11ans). Contrairement aux affirmations fréquentes que le r échauffement global aurait ralenti dans la dernière décennie, le réchauffement global s’est poursuivi exactement au même rythme que dsans les 2 décennies précédentes, comme il est montré dans notre article sous presse. Il faut particulièrement noter la température élevée de 2010, alors qu’un fort La Niña s’est développé dans la seonde moitié de 2010. Ce La Niña causé par des vents d’est équatoriaux anormalement forts, provoque des anomalies froides dans l’océan Pacifique tropical car l’upwelling froid d’eaux profondes le long de la côte péruvienne est propagé par le vent vers l’ouest le long de l’équateur.

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Fig. 2. Anomalies globales de la température de l’air à la surface relatives à la moyenne sur 1951-1980 : (a) moyennes annuelles et moyennes glissantes sur 5 ans ; (b) moyennes glissantes sur 60 et 132 mois. Dans (a) le point de 2010 est la moyenne provisoire de l’anomalie sur 11 mois. Les barres vertes sont les estimations d’incertitudes à deux écarts standards, qui sont discutées dans notre article de Rev. Geophys.

Pour en revenir à l’air froid en Europe, est-il  possible que la réduction de la banquise arctique affecte les structures météorologiques ? Comme la baie d’Hudson (et la baie de Baffin à l’ouest du Groenland) sont à des latitudes notablement plus basses que la majeure partie de l’océan arctique, le réchauffement global peut les maintenir sans glace jusqu’au début de l’hiver alors que l’océan arctique est déjà gelé, isolant l’atmosphère de l’océan. Il est parfaitement plausible  que cette source de chaleur située sur les baies d’Hudson et Baffin affecten les structures météorologiques de façon déterministe, l’Europe se trouvant en aval à une demie longueur d’onde de Rossby ; il y aurait donc production d’une anomalie froide de température en Europe dans la structure transatlantique en dent de scie. Plusieurs idées sur les effets possibles d’une diminution de la banquise arctique sur les structures météorologiques sont discutées dans des papiers référencés par Overland, Wang and Walsh (http://www.arctic.noaa.gov/reportcard/atmosphere.html).

Néanmoins, dans notre article sous presse dans Reviews of Geophysics , nous notons que les quelques années juste avant 2009-2010 avec très peu de banquise arctique n’ont pas provoqué des hivers froids sur l’Europe. L’hiver froid de 2009-2010 était associé à l’oscillation arctique la plus prononcée depus qu’on fait des enregistrements. La figure 3, tirée de notre article sous presse, montre que 7 des 10 derniers hivers européens étaient plus chauds que l’hiver moyen de la période 1951-1980, et que les 10 derniers étés ont tous été plus chauds que la moyenne climatologique. En moyenne, le réchauffement de l’hiver européen est au  moins aussi chaud qu celui de l’été, mais on s’en rend moins compte du fait de la plus grande variabilité hivernale.

 

 

Pour finir, dans la figure 3, nous attirons l’attention sur les étés anormalement chauds de 2003 et 2010Finally, we point out in Figure 3 the anomalous summer warmth in 2003 and 2010, étéss associés à des événements extrêmes centrés en France et à Moscou. Si la tendance au réchauffement qui se dégage de cette figure persiste, comme on s’y attend si la concentration des gaz à effet de serre continue à croître, de tels exrtrêmes vont devenir communs d’ici quelques décennies.

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 Fig. 3. Anomalies de temperature par rapport à 1951-1980 pour la région européenne définie par  36°N-70°N et 10°W-30°E.

Le résumé de notre papier dans Rev. Geophys. est accessibleici, le papier entier ici.

 

Reference

Hansen, J., R. Ruedy, M. Sato, and K. Lo, 2010: Global surface temperature change, Rev. Geophys., in press. (PDF)

Contacts

Please address media inquiries regarding the GISS surface temperature analysis to Ms. Leslie McCarthy by e-mail at Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.or by phone at 212-678-5507 begin_of_the_skype_highlighting              212-678-5507      end_of_the_skype_highlighting.

Scientific inquiries about the analysis may be directed to Dr. James E. Hansen.

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