Transports routiers décarbonés. Conférence de J. Masurel à l'ESIREM

Transports routiers décarbonés

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L’Association « Sauvons le climat » a invité Jacques Masurel, président d’honneur de SLC le jeudi 20 février 2014 à l’ESIREM à Dijon pour une conférence sur ce thème[1].

Jacques Masurel : « Sauvons le Climat propose le scenario de développement durable Negatep qui prend en compte les trois aspects économiques, environnementaux et sociaux. Toutes nos publications sont vérifiées par un comité scientifique d’experts. »

80% de nos émissions de gaz à effet de serre proviennent de l’utilisation des carburants fossiles. La « transition énergétique », doit d’abord consister à cesser d’utiliser massivement les carburants fossiles afin de limiter à 2° le réchauffement climatique d’ici 2050. Le scénario Negatep souligne l’importance du coût de la tonne ce carbone évité. Il insiste également sur le fait qu’efficacité énergétique, ne signifie pas nécessairement réduction des émissions de CO2. C’est le cas du chauffage électrique qui a un mauvais rendement mais évite des émissions de gaz.

Qui émet du gaz carbonique en France ? 16% sont imputables au transport de marchandises. Parmi les alternatives, le fret ferroviaire est passé de 30% en 1985 à 10% en 2011, malgré des aides publiques. Les transbordements des marchandises sont coûteux ; l’avenir du chemin de fer est dans le transport des voyageurs par trains rapides. Pour être efficace, le ferroutage doit être rapide, or le réseau ferroviaire français est souvent saturé ; il faudrait construire d’autres voies au coût de 10 millions d’€ le km ; le ferroutage est valable pour les points durs tels que la montagne ou la Manche. Les biocarburants  posent un problème éthique s’il s’agit de plantes alimentaires, les nouvelles générations de biocarburants utiliseront les plantes entières des déchets voire à terme des algues.

Jacques Masurel a développé les avantages des transports électriques. Le moteur électrique offre un couple considérable si bien qu’on peut se passer de boite de vitesses et d’embrayage et le rendement est de l’ordre de 90% alors que le meilleur moteur Diesel tourne à 25%. Il est silencieux et ne pollue pas, sa limite étant dans la batterie. Les batteries en plomb produisait  30W/kg, on obtient aujourd’hui 150 à 200 W/kg avec les batteries lithium; il faut environ 200 kg de batterie pour avoir l’équivalent de 3 à 4 litres d’essence.

L’idée de l’autoroute électrique repose sur l’équipement de la voie de droite par deux caténaires. Le camion a deux pantographes ; lorsqu’il change de voie, les pantographes s’abaissent, le moteur hybride diesel électrique prend le relais. Cette solution, simple et peu coûteuse (1 million€ par /km)  réduit fortement les émissions de CO2. La technologie caténaire est connue et éprouvée ; c’est la vitesse des trains (300km/h) qui fatiguent les caténaires et non pas le trafic. Il y a des brevets à prendre sur ce procédé, les Allemands pourraient imposer leurs normes puisque Siemens, Mercedes et Scania travaillent sur ce projet. L’infrastructure est finançable par des sociétés privées (Sociétés d’autoroute par exemple)  qui factureraient l’électricité aux camions. Pour l’économie nationale, rappelons que  le déficit de 60 milliards d’€ de la balance commerciale provient en grosse partie de l’importation de gaz et pétrole. L’emploi sera développé pour la maintenance des caténaires, la construction de camions et la production d’électricité. Accessoirement on peut équiper les zones de repos des autoroutes de bornes de recharge pour les autres véhicules électriques.

SLC dispose d’un tableur qui permet de comparer le coût de la tonne de CO2 évité dans les transports routiers et dans le bâtiment ;  Il apparait, en termes de cout du CO2 évité, que les investissements qui pourraient être consentis pour l’installation d’autoroutes  électriques sont plus rentables que ceux qui seraient consacrés à la rénovation globale de logements.

La Table Ronde qui a suivi a fait le point sur les véhicules électriques aujourd’hui. Elle réunissait, Jacques Masurel, Thierry Brossier de l’Association Bourgogne Mobilité Electrique, Bernard Guyot Président du conseil national des constructeurs d’automobile, Gilles Caboche directeur de l’ESIREM et Luis Lemoyne directeur de l’Institut Supérieur de l’Automobile et des transports.

                                                                                         Anne-Marie Goube



[1] Le diaporama de cette conférence est téléchargeable sur le site de sauvons Le Climat :  http://www.sauvonsleclimat.org/images/articles/pdf_files/conferences/Conf%C3%A9rence%20Dijon%2020%2002%2014.pdf

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