Décarboner l’industrie (compte-rendu)

Anne-Marie Goube

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Décarboner l’industrie

Michel Verneau
Manager Environnement Industeel France, site du Creusot (groupe ArcelorMittal)

Au niveau national, la part de l’industrie pour les émissions de gaz à effet de serre est de 21%.

Michel Verneau : « l’industrie est un domaine très large et je ne saurais parler de ce qui se fait d’une manière générale dans des domaines industriels pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre ; je souhaite seulement présenter ici quelques exemples de ce qui se fait localement sur le site d’Industeel au Creusot pour les limiter»

Michel Verneau a présenté succinctement les différentes filières de production d’acier :

La filière fonte utilise principalement du minerai de fer et du coke comme matières premières. Après quelques étapes de transformation, ces matières sont injectées dans un haut-fourneau afin de produire la fonte qui est ensuite transformée en acier dans un convertisseur à oxygène. La métallurgie secondaire consiste à affiner l’acier tout en lui ajoutant des éléments d’alliages qui permettent d’obtenir la nuance souhaitée. L’acier est enfin laminé pour produire des tôles ou des barres commercialisées après plusieurs opérations de parachèvement. Toutes les étapes de la transformation constituent des émetteurs importants de CO2 dans cette filière : usine d’agglomération, cokerie, haut-fourneau, convertisseur, affinage, fours de réchauffage et de traitements thermiques.

Une autre filière beaucoup plus simple est le recyclage des ferrailles ; en effet, une propriété importante de l’acier est sa facilité de réutilisation de manière quasiment infinie. Les ferrailles sont refondues dans un four électrique, et l’acier produit subit des opérations d’affinage, de laminage et de parachèvements semblables à la filière précédente. Ce procédé génère des émissions de CO2 en quantité nettement moins importante que dans la filière fonte : La filière fonte émet de l’ordre de 2400 kg de CO2 pour une tonne d’acier produite tandis que la filière électrique  génère environ 700 kg de CO2 par tonne d’acier. On voit clairement l’intérêt de récupérer, trier et recycler la ferraille pour arriver au même produit fini.

La principale source de CO2 dans la filière électrique est le gaz naturel utilisé pour le réchauffage des produits avant laminage à chaud et pour les traitements thermiques. Il génère plus de 80% des émissions de CO2. Les autres sources sont en faible quantité des charbons et des ferro-alliages carburés.

Michel Verneau : « Dans la sidérurgie on ne peut pas supprimer le carbone : par nature l’acier est un alliage fer-carbone. Mais on peut améliorer la situation, par exemple en optimisant les consommations de matières premières et d’énergie. Afin de réduire la consommation de gaz naturel sur le site du Creusot, nous avons rénové un ancien four en 2009, en améliorant son isolation et en remplaçant les anciens brûleurs par des brûleurs autorégénératifs qui nécessitent moins de gaz pour un même niveau de chauffage. La consommation de gaz et donc les émissions de CO2 ont été réduites de 37%, mais ceci a un coût. »

La loi impose aux entreprises de plus de 250 salariés, de réaliser avant décembre 2015 un audit énergétique pour identifier les domaines dans lesquels des économies d’énergie sont possibles et proposer des solutions d’amélioration.

Au-delà, la norme internationale ISO 50001 éditée en 2011 permet d’entrer dans un processus d’amélioration continue dans le domaine de l’énergie : elle demande, après la mesure des consommations énergétiques, de mettre en œuvre des actions de progrès et d’en contrôler les résultats… Ceci doit permettre de réaliser des économies d’énergie (électricité, gaz naturel), avec pour conséquences de préserver les ressources naturelles et de diminuer l’émission globale de CO2.

Anne-Marie Goube

 

 

 

 

 

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