Communiqué : La France doit-elle se priver de l'électricité nucléaire par crainte d’un accident ?

Sauvons Le Climat

La France doit-elle s'en priver par crainte d’un accident ?

           Les accidents nucléaires sont perçus par l’opinion publique comme également probables sur tous les réacteurs de la planète, quel qu’en soit le modèle, le pays d’installation ou l’exploitant. Seuls les mots « accident nucléaire » semblent être retenus, sans autre considération, comme une sorte de fatalité. Cette vision ne correspond pourtant et heureusement pas à la réalité : les accidents de réacteurs nucléaires survenus dans le monde à ce jour sont profondément liés aux comportements humains que ce soit au stade de leur conception, de leur construction, de leur exploitation, de leur contrôle, de la gouvernance globale de cette industrie dans leur pays.

          Ainsi, les causes profondes de l’accident de Three Mile Island en 1979 aux États-Unis sont des erreurs humaines. Celles des accidents de Tchernobyl en 1986 en Ukraine et de Fukushima en 2011 au Japon sont des fautes gravissimes commises à différents stades et niveaux de responsabilité à l’encontre des règles de base en matière de sûreté nucléaire. Dans le cas de Fukushima, le tsunami n’en a été que l’élément déclencheur, non la cause profonde.

          L'Homme, par ses défaillances et celles des organisations qu'il a mises en place, est le problème dans les trois cas. Mais il est aussi la solution s’il adopte et met en place des organisations rigoureuses pour gouverner cette industrie, conçoit et améliore ses réacteurs selon les meilleures exigences et connaissances issues des retours d’expérience, les exploite en mettant la sûreté au sommet des préoccupations permanentes de chacun, à tous les niveaux de responsabilité, forme ses opérateurs individuellement et collectivement pour réduire les risques de possibles erreurs, met en place les moyens matériels et humains nécessaires pour se préparer aux pires situations.

          C’est à ces conditions que le risque résiduel d’accident peut être rendu extrêmement improbable et ses conséquences très limitées. Ces conditions permettent alors d’envisager l’utilisation de l’énergie nucléaire qui présente les énormes avantages de : produire une électricité très bas carbone, essentielle pour réduire le dérèglement climatique ; procurer une grande indépendance géopolitique ; s’adapter à la demande ; enfin d’être économiquement très compétitive, bien loin des coûts extravagants actuels de l’électricité produite à partir de gaz.

           La France utilise cette énergie depuis plus d’un demi-siècle, avec une expérience cumulée de plus de 2 100 années de fonctionnement des réacteurs actuels, sans qu’elle n’ait provoqué une seule victime liée à son caractère « nucléaire ». Décider de s’en priver à l’avenir en se mettant sous la dépendance des productions éoliennes et solaires soumises aux caprices de la météo serait un retour en arrière d’autant plus pénalisant que ces sources seront incapables de fournir suffisamment d’électricité pour maintenir le pays dans un statut de pays développé, sauf à le couvrir d’une profusion d’éoliennes rapidement inacceptable.

          Dans notre monde réel non idéal, le citoyen a donc le choix entre abandonner le nucléaire et subir des pénuries d’une électricité rare et chère qui dégradera profondément son niveau de vie ou continuer à accepter le risque résiduel infinitésimal du nucléaire et bénéficier d’une électricité à la fois très bas carbone, indispensable pour lutter efficacement contre le dérèglement du climat, et raisonnablement abondante et bon marché pour conserver une vie de pays développé.

Ce communiqué s’appuie sur une analyse approfondie des trois accidents cités ; le texte complet de Georges Sapy est disponible en cliquant sur ce lien.

 

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