Energie et climat: l'Europe reste brouillonne

SLC

Le paquet « Energie, réchauffement climatique» de la Commission Européenne :

L’enfer est pavé de bonnes intentions, mais le diable est dans les détails.

 

Il y a un an, l’Union Européenne a entériné, pour l’horizon 2020, l’objectif dit des « 3 fois 20 », à savoir :
  • 20 % de réduction d’émissions de CO2,
  • 20 % d’économies d’énergie,
  • 20 % d’énergies renouvelables,
en ciblant particulièrement les secteurs du bâtiment et des transports. Si l'on peut se féliciter de la prise de conscience que ces deux secteurs sont  largement responsables des rejets de CO2, on peut aussi regretter que l’on ait confondu objectifs (réduire le CO2 pour des raisons climatiques, réduire le pétrole et le gaz pour limiter notre dépendance vis-à-vis des importations) et moyens (économies d’énergies et énergies renouvelables).
Les dernières propositions de la Commission confirment les effets pervers d’une approche qui prétend imposer aux pays de l’Union non pas des objectifs (contraignants) de réduction des émissions de CO2 et de limitation de notre consommation de combustibles fossiles, à charge pour chacun des Etats membres de s’engager sur les moyens qu’il veut mettre en œuvre, mais des objectifs intermédiaires (économie d’énergie et ratios d’énergies renouvelables), qui plus est, en écartant de facto l’électricité :
  • Réduire les émissions de CO2 d’un bâtiment de la façon la plus économique possible nécessite une approche système qui ne peut pas se réduire aux économies d’énergie et à l’utilisation des énergies renouvelables. Par exemple, les pompes à chaleur peuvent jouer un rôle important pour réduire les émissions, pour autant que l’électricité soit produite sans rejets de CO2. Les solutions présentant le meilleur rapport bénéfice/coût dépendent évidemment de la façon dont l’électricité est produite, fort différents d’un pays à l’autre.
  • Il en est de même lorsque l’on veut réduire les émissions de CO2 d’un véhicule : la valeur (contraignante) de 10 % de biocarburants a fort peu de chances d’être atteinte (à moins d’importations massives d’éthanol brésilien) et, même si elle est atteinte par de la biomasse « européenne », ne réduira que très peu (moins de 3 %) les émissions de CO2 dues aux transports routiers. Il existe d’autres voies que les biocarburants : l’électricité, par exemple, peut être utilisée directement dans des véhicules hybrides ou électriques ou indirectement comme source de chaleur pour la production de biocarburants. Lorsque l’électricité est produite sans émission de CO2, elle contribue alors fortement aux objectifs fixés.
 
Les dernières propositions de la Commission fixent aussi des quotas d'énergies renouvelables par pays. Cette démarche est absurde si elle ne se fonde pas sur un tableau cohérent des ressources et des emplois d'énergie par pays et si elle ne tient pas compte du coût de la tonne de carbone fossile qui est évitée par l'utilisation d'énergie renouvelable d'une part, par les économies d'énergie d'autre part. On s'apercevra alors qu'en France, l'utilisation d'énergie renouvelable pour la production d'électricité ((le vent ou la biomasse) est coûteuse et ne contribue nullement à la réduction des émissions de gaz carbonique d'origine fossile. La France doit donc refuser toute contrainte sur les moyens à mettre en oeuvre qui ne s'appuie pas sur un raisonnement complet et cohérent fondé sur l'objectif  de la diminution des émissions, tout en cherchant à minimiser les coûts.
 
« Sauvons le Climat » demande que la France obtienne de l’Union Européenne de revenir aux objectifs fondamentaux de réduction des émissions de CO2 et des importations de pétrole et de gaz.
« Sauvons le Climat » demande également que, à l’instar de la France (loi de juillet 2005), l’Union Européenne fixe un objectif indicatif de rejet de CO2 par habitant en 2050 commun aux 27 pays membres et que les objectifs intermédiaires contraignants (à commencer par ceux de 2020) se situent strictement dans une telle perspective.
« Sauvons le Climat » demande enfin que chaque pays de l’Union ait le choix des moyens lui permettant de répondre dans les meilleures conditions technico-économiques aux objectifs globaux fixés au niveau de l’Union.
  • Assemblée Générale Ordinaire des Adhérents de Sauvons Le Climat
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