Bilan globalement positif du "Grenelle de l'Environnement"
Le "Grenelle de l'Environnement" a popularisé avec une ampleur sans précédent les thèmes environnementaux parmi nos compatriotes. Il a abouti à des propositions pratiques intéressantes ayant réuni un consensus. Il a démontré que l'écologie était l'affaire de tous et non le domaine réservé de militants plus ou moins endoctrinés. C'est un résultat marquant et, pour tout dire, inespéré. Il a été conclu par une remarquable discours du Président de la République (voir le texte de l'allocution sur notre site http://sauvonsleclimat.org/colloque.php)
"Sauvons le Climat" n'a pas les compétences pour juger de tous les sujets abordés par le "Grenelle". Pour préciser notre appréciation des propositions faites dans les domaines climatiques et énergétiques, nous reprenons les propositions que nous avions faites au Groupe 1 présidé par le Pr. Jean Jouzel.
- Favoriser la diminution de l’intensité Carbone plutôt que de la simple intensité énergétique
Des signaux dans ce sens se trouvent dans le discours du Président de la République. Citons: toutes les décisions publiques seront arbitrées en intégrant leur coût pour le climat, leur « coût en carbone ».
La perspective de l'établissement d'une taxe carbone avec le souci de ne pas pénaliser les ménages les plus modestes va clairement dans le bon sens. Il en est de même de l'affirmation faite par le Président que le prix des hydrocarbures continuera à augmenter. Il faudra, bien sûr, être vigilant sur les modalités pratiques de mise en oeuvre.
- Evaluer les choix de politique de l’énergie en fonction du coût de la tonne de carbone évité, en favorisant les actions qui minimisent ce coût
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- Renoncer progressivement à l’usage du fioul, du gaz et du charbon pour la production de chaleur
L'accélération du programme d'isolation et de rénovation des bâtiments va clairement dans ce sens. Nous regrettons qu'on ne soit pas allé jusqu'à l'éventualité de mettre hors norme les chaudières à fioul et à gaz, de peur de déplaire aux associations antinucléaires qui n'accepent pas l'augmentation éventuelle du recours à l'électricité pour le chauffage (l'électricité c'est le nucléaire honni).
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Augmenter la part de l’électricité dans la consommation finale et engager la construction d’un deuxième EPR. Soumettre toute nouvelle centrale utilisant des combustibles fossiles à l’obligation du captage-stockage. Développer l’usage du combustible bio-masse dans des réseaux de chaleur avec co-génération
Le pouvoir a tenu bon sur l'EPR. Il ne ferme pas la porte à la construction de nouvelles centrales sur des sites existants. Par contre, rien n'est dit sur la construction des centrales à charbon ou à gaz, prévue pour une puissance égale à 4 EPR. Ces centrales produiraient, à elles seules, 50 millions de tonnes de CO2, soit le quart de émissions du secteur des transports. Ce silence est, nous le pensons, la conséquence de l'attitude des associations anti nucléaires qui préfèrent les centrales fossiles aux centrales nucléaires, et aussi à la pression des électriciens nouveaux venus sur le marché qui n'ont pas la maîtrise du nucléaire. Par contre nous apprécions le déclaration du Président que nous citons:
- Encourager le développement des véhicules électriques
Rien de précis ni de dynamique sur cet important sujet . Le tabou "électrique" a encore sévi. Bien sûr nous nous félicitons du transfert de priorité de la route vers le rail, avec l'augmentation des voies TGV et du ferroutage. Une réduction de traffic de camions de 3 millions de trajets longue distance permettrait d'économiser environ 10 millions de tonnes de CO2. Ce n'est pas négligeable, mais faible devant les rejets prévus par les centrales à charbon en projet
- Supprimer l’obligation d’achat de l’électricité éolienne et photovoltaïque
Une remarque injtéressante du Président de la République:
Nous ferons les éoliennes prioritairement sur les friches industrielles, et loin des sites emblématiques.
Va-t-on devenir plus raisonnable dans ce domaine? Le futur nous le dira.
- Favoriser la mise au point et la diffusion des bio-carburants de deuxième génération.
Le Président a confirmé cette approche prudente.
La réflexion va continuer après l'étape du Grenelle. Nous espérons que nous pourrons, cette fois, nous exprimer normalement afin que la "biodiversité" des opinions des ONG soit assurée. Le Monopole que se sont accordé l'Alliance et la FNE n'est pas acceptable. Rappelons que les associations qui ont organisé le colloque "pré-Grenelle" du 10 octobre regroupent plusieurs dizaines de milliers de membres. Elles revendiquent une présence au sein des comités, commissions et autres instances qui poursuivront le "Grenelle". Elles estiment aussi devoir être présentes au sein du Conseil Economique et Social s'il s'ouvre au secteur associatif.