Conférence de François-Marie Bréon - Salives le 24 novembre 2015

SLC

Point sur le réchauffement climatique


Etat des connaissances


Le Centre de Valduc a invité François-Marie Bréon, directeur adjoint du Laboratoire des
Sciences du Climat et de l’Environnement pour une conférence sur ce thème le mardi 24
Novembre 2015 à Salives.
François-Marie Bréon a participé à la rédaction du dernier rapport du GIEC1 qui fait un état
des lieux des sciences du climat ; il y a 250 scientifiques au GIEC de par le monde, choisis
par les gouvernements en fonction de leur spécialité scientifique. Au cours des siècles le
climat a varié mais ce qui est nouveau c’est l’accélération de ce phénomène. Il y a 20000
ans, sous une température inférieure de 5° par rapport à celle d’aujourd’hui, la glace
recouvrait la Scandinavie et le Canada, l’océan était 120m plus bas qu’aujourd’hui. Le
changement climatique attendu est équivalent mais en 100 ans (sauf pour le niveau des
mers). Au cours du 20ème siècle le niveau des mers s’est élevé d’environ 20cm soit 2mm/an
mais aujourd’hui ce sont 3,5mm/an.
Parmi les différentes causes à ce changement (orbite de la Terre, variabilité interne, activité
volcanique, activité solaire) les activités humaines modifient la composition de l’atmosphère
en déversant 40 milliards de tonnes de CO2 chaque année. Malgré l’action des puits de
carbone (océans et végétation) une petite moitié des émissions reste dans l’atmosphère
On étudie les rétroactions c'est-à-dire la façon dont le système va s’amplifier ou au contraire
se ralentir. La capacité de l’atmosphère à contenir de la vapeur d’eau dépend de la
température. Si on chauffe l’air, par évaporation, on aura plus de vapeur d’eau et
inversement si on refroidit. Or la vapeur d’eau multiplie l’effet de serre d’un facteur 3.
François-Marie Bréon : « Il y a différents modèles de climat, l’un est développé dans mon
laboratoire, un autre à Toulouse par Météo France, d’autres en Angleterre, en Allemagne et
aux USA. Ils ne donnent pas exactement la même réponse. Par exemple ils ne modélisent
pas les nuages de la même manière. C’est l’incertitude principale pour l’estimation du
changement climatique puisque les nuages ont le pouvoir de moduler fortement l’albédo
(surtout pour les nuages d’altitude) mais aussi l’effet de serre. On sait qu’il y aura une
augmentation de la température mais de combien ? »
Les RCP (Representative Concentration Pathways) donnent des scénarii de ce que
pourraient être les concentrations au 21ème siècle en fonction des choix de développement
économique. Pour la fin du 21ème siècle, les incertitudes sont liées à notre compréhension du
climat (variations entre les modèles) mais surtout à la trajectoire de concentration. La plupart
des scénarii indiquent une hausse des températures supérieure à 2°C.
François-Marie Bréon a souligné la menace qui pèse sur les populations en Asie du sud-est,
Viet Nam, Bangladesh, en raison de la montée du niveau de la mer, mais aussi en Afrique
sahélienne et en Inde pour la sécheresse.
En conclusion, un développement du nucléaire est une composante essentielle à une
transition énergétique compatible avec les objectifs climatiques, associé à l’isolation des
bâtiments et aux transports électriques.


Anne-Marie Goube

 

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