Les travaux de l’Université d’été 2024 de Sauvons le Climat se sont tenus du 8 au 11 octobre à Metz. La thématique « Biomasse et climat » a été développée par des intervenants de haut niveau
La thématique « Biomasse et climat » a été développée par des intervenants de haut niveau qui nous ont présenté un panorama extrêmement complet de ce sujet très complexe. Qu’ils soient ici une nouvelle fois remerciés de leurs éclairages et des échanges qui ont suivi.
Nous remercions également l’École CentraleSupélec qui nous a accueillis durant une journée partagée avec les élèves du cursus Shift Year.
La situation avait été parfaitement résumée avant nos travaux par Marc Fontecave : La transition énergétique que nous avons à pousser ne concerne pas que l’électricité.
Demain nous aurons besoin de ressources carbonées, évidemment non fossiles, pour tout un tas d’usages, notamment le chauffage, la chimie et le transport. Tout indique que la biomasse, dont nous extrairons des biocarburants, des biomatériaux et du biogaz, qui s’ajouteront au bois-énergie et au bois-construction, jouera un rôle important dans la défossilisation de ces usages.
Cela passe par des développements technologiques pour une exploitation de cette biomasse la plus efficace sur le plan énergétique et la moins émettrice de CO2.
Cela passe également par une évaluation rigoureuse des gisements réels et limités en biomasse agricole et forestière et en déchets, qui tiennent compte notamment de la compétition avec la production alimentaire et le maintien de puits de carbone.
Enfin, il faudra faire des choix : toutes les filières ne pourront pas profiter de cette ressource à la même échelle.
Le propos a été abondamment illustré et confirmé durant cette Université d’été[1].
Notre synthèse est claire :
Compte tenu des usages de la biomasse envisagés (bois énergie, méthanisation et, troisième utilisation apparue récemment, biocarburants liquides) une évidence s’impose : comme déjà souligné, il n’y en aura pas pour tout le monde. Cela imposera d’être d’autant plus sélectif en fonction de nombreux critères : besoins irremplaçables, rendements énergétiques globaux, intérêt économique pour le pays, coûts d’investissement, prix de ventes supportables selon les usages, etc., sachant que le rôle essentiel de puits de carbone naturel de la biomasse devra être préservé, géré et si possible accru.
Dans cette optique de limitation de la ressource, il apparaît illusoire de compter sur la biomasse, qu’elle soit solide (bois énergie) ou gazeuse (biométhane) pour produire de l’électricité en quantités significatives. Seuls des usages très limités en quantités peuvent être envisagés.
Cette insuffisance de biomasse pour satisfaire certains usages attendus devra fatalement être compensée par davantage d’électricité décarbonée. C’est particulièrement le cas pour les carburants liquides bas carbone pour l’aviation qui peuvent être produits, soit à partir de biomasse, soit à partir d’hydrogène électrolytique qui requiert énormément d’électricité.
Cela amène à la question : aura-t-on assez d’électricité décarbonée si la biomasse fait défaut, hypothèse quasi-certaine ?
[1] La synthèse complète et les présentations sont consultables sur le site de Sauvons le Climat
Lien vers la synthèse de l’UE 2024 Biomasse et Climat
Lien vers l’ensemble des présentations et des vidéos
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