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Les mesures à prendre en cas d’explosion d’une "bombe sale"

PARIS, 8 mars (AFP)

L’explosion d’une "bombe sale" est une menace réelle dont le risque principal est de provoquer une panique générale et face à laquelle il faut se préparer en s’informant des risques réels, estime Marc Lemaire, médecin sapeur-pompier volontaire, spécialiste NRBC et coauteur de "De la menace terroriste au traitement des victimes".

Q : Comment reconnait-on l’explosion d’une "bombe sale" et que doit-on faire ?

R : Il est impossible pour une personne non équipée de détecteur de savoir qu’il s’agit d’une bombe à effets radioactifs. Seules les équipes de secours pourront l’identifier. Néanmoins, les premiers gestes à faire consistent à se protéger les voies respiratoires à l’aide d’un tissu pour limiter la contamination interne. Il faut ensuite s’éloigner de la zone de danger tout en restant à la disposition des services de secours pour effectuer les premières opérations de décontamination — déshabillage complet et douche minutieuse —. Il ne faut surtout pas rentrer chez soi avant ces opérations car on prendrait le risque d’une contamination interne secondaire et d’un transfert de contamination à ses proches et son logement. Pour les personnes habitant dans la zone touchée, il faut rester à l’intérieur, calfeutrer son appartement et se tenir informé.

Q : Comment se produit concrètement la contamination d’une personne ? Et quels sont les risques ?

R : Il y a deux types de contamination. La première est externe par le dépôt de particules radioactives sur les vêtements, les cheveux et la peau. La seconde est interne par l’inhalation de particules volatiles ou le dépôt de ces particules dans des plaies. Le risque de cette contamination est le développement dans les années qui suivent de maladies comme les cancers ou les leucémies. Mais, dans le cas d’une "bombe sale", le risque humain reste faible. La conséquence essentielle d’une telle explosion, en milieu urbain par exemple, serait la pollution radioactive d’un bâtiment ou d’un quartier rendant la zone inutilisable avant sa décontamination, si décontamination il y a.

Q : Qui y-a-t-il d’autre à faire en prévention ?

R : Il faut comprendre qu’on n’éliminera plus jamais le risque puisque les matériaux et la technologie existent. Néanmoins on peut gérer ce risque et ceci passe d’abord par le contrôle des sources radioactives en circulation dans le monde. Les services de renseignements ont ensuite un rôle fondamental à jouer dans la détection de la menace. Enfin, en prévision d’une attaque effective, les équipes de secours doivent s’équiper et se former — ce qu’elles sont en train de faire. Au niveau individuel, il faut comprendre que la "bombe sale" étant une arme de terreur, éviter la panique de la population revient à contrer l’entreprise — l’emprise — terroriste. Plus les gens seront informés de la vraie nature du risque et des démarches à suivre, plus il sera facile de limiter les effets de la catastrophe si elle provient.

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