• Publié le 10 janvier 2010
SLC
  • Nucléaire

Présentation de l'article d'Henri Prévot :
« Qui ne veut pas d'une augmentation de la capacité nucléaire ?
Des convergences remarquables »

Il fut un temps où les avantages attendus de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire parvenaient à couvrir l'horreur de Hiroshima et Nagasaki et la terreur causée par la proximité de lanceurs de bombes atomiques. Mais l'accident de Three Mile Island et celui de Tchernobyl ont soudainement retourné l'opinion publique. Aujourd'hui, à peu près tout le monde est conscient que pour réduire les émissions de gaz carbonique, il faudra développer la production d'électricité nucléaire. D'ailleurs, on voit déjà s'amorcer ce mouvement.

En France, il semblerait qu'il soit difficile d'aborder la question. Les échanges du « Grenelle de l'environnement » ont soigneusement évité le sujet. Le ministre de l'environnement et les administrations ou établissement publics qui sont sous son autorité évitent d'en parler. La Programmation pluriannuelle des investissements de production d'électricité réalisée en 2006 prévoit d'ici 2015 la mise en service d'un EPR seulement. Avec l'annonce d'une deuxième EPR, il n'y a que la présidence de la République pour parler d'une augmentation, modeste, de la capacité nucléaire.

L'Etat s'est donné comme objectif de diviser par quatre les émissions de gaz carbonique d'ici 2050 ; c'est un objectif qui ne pourra être atteint qu'en développant l'utilisation de l'électricité pour l'industrie, le chauffage, le transport sur route et la production du biocarburant mais nul rapport officiel ne traite de ce que pourrait être la capacité nucléaire d'ici vingt ou trente ans.

Au contraire, on sent comme un consensus tacite pour juste remplacer les centrales nucléaires existantes sans augmenter significativement la capacité de production nucléaire.

Ce consensus interroge.

C'est alors qu'il est frappant de constater combien sont divers et nombreux tous ceux qui, pour une raison ou une autre, ne veulent pas d'une augmentation de la capacité nucléaire. Les intérêts financiers des uns rejoignent les références éthiques affichées par quelques autres ; et tous sont renforcés par des oppositions locales et par des raisonnements qui se veulent scientifiques.

Les consommateurs auraient intérêt à ce que la capacité de production augmente ; mais ils se taisent. Les citoyens aussi, sans doute, si l'on pense à la sécurité d'approvisionnement en énergie ; mais ils se taisent aussi. Mettre à jour ces étranges convergences en faveur du statu quoi les aidera peut-être à s'exprimer. C'est pourquoi Sauvons Le Climat reproduit l'article d'Henri Prévot publié par la Revue de l'Energie dans son numéro de janvier-février 2009 .

Henri Prévot, est l'auteur de « Trop de pétrole ! –énergie fossile et réchauffement climatique » publié en 2007 par le Seuil, prix de l'Académie des sciences morales et politiques. Il entretient un site sur Internet : http://www.2100.org/PrevotEnergie/

Note : dans un programme national de forte diminution des émissions de gaz carbonique, il faudra élever le prix du gaz consommé par les producteurs d'électricité. Peut-être un prix de 40 €/MWh thermique rendu à la centrale suffira-t-il, comme indiqué dans l'article. Cela correspond à un pétrole à 150 $/bl environ (100 Euros/bl au cours actuel).

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