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 Les réacteurs nucléaires peuvent faire face
aux variations de la demande

Sauvons Le Climat - 9 février 2009

La période de froid que nous venons de traverser a permis de faire quelques constations intéressantes.

Du fait des besoins accrus de chauffage la consommation de gaz, de fioul et d’électricité a atteint des records.

La conjonction d’une forte demande et de la crise russo-ukrainienne a posé de gros problèmes d’approvisionnement en gaz à un pays comme l’Italie. La diversité de ses sources d’approvisionnement et ses réserves ont permis à notre pays d’échapper à la pénurie de gaz.

Les besoins en électricité ont été péniblement satisfaits en mobilisant toutes les sources disponibles. Par exemple, l’un des pics de la demande se déclinait de la façon suivante :

- Puissance totale : environ 90 GW

- Puissance nucléaire : environ 57 GW produits par 54 tranches (4 sur les 58 sont arrêtées et 5 sont en puissance légèrement réduite car en fin de cycle de combustible)

- Puissance thermique classique : environ 16 GW (charbon + fuel + gaz)

- Puissance hydraulique : environ 17 GW Importation : environ 0,3 GW

 

Et l’éolien ? Pendant les 10 premiers jours de janvier, la puissance délivrée par les éoliennes en France a oscillé entre 10 et 30% de leur puissance maximum1. Dans ces conditions, pour une puissance installée un peu supérieure à 3 GW, certains jours l’éolien ne fournissait que 0,3 GW. Même en admettant la mise en oeuvre de 10 fois plus d’éoliennes (soit approximativement l’objectif fixé par le Grenelle de l’Environement), on voit qu’on n’aurait pu compter que sur 3 GW.

On constate que la part du fossile atteignait près de 18% alors que , sur l’année, le fossile ne représente que de l’ordre de 6% du total. Cette augmentation de la puissance thermique demandée peut, pour une large part, être attribuée au chauffage électrique. C’est, évidemment, un argument qui n’a pas échappé aux adversaires de ce mode de chauffage, considéré comme le cheval de Troie du nucléaire. Nous leur avons déjà répondu d’une façon générale. Voir : images/articles/pdf_files/communiques/Dessus_refaites_vos_calculs.pdf et images/articles/pdf_files/communiques/chauffage.pdf) .

Nous traitons ici, plus en détail, de la question de la possibilité de moduler la puissance des réacteurs nucléaires.

En effet, selon les adversaires du chauffage électrique le nucléaire ne pourrait fonctionner qu’en base et serait, par conséquent incapable de suivre les modulations de la demande. Un spécialiste de la conduite des réacteurs, M.Claude Acket, membre du Conseil Scientifique de « Sauvons le Climat » traite de la question dans le document SLC « Possibilités d’adaptation de la production d’électricité nucléaire à la demande » disponible sur notre site à l’adresse

images/articles/pdf_files/communiques/Acket-Nucleaire_et_suivi_reseau.pdf

Il montre que :

• les centrales nucléaires ne sont pas réduites à ne fonctionner qu’en base, à régime constant ; à côté du nucléaire, il n’est pas nécessaire de prévoir des moyens significatifs de production basés sur les combustibles fossiles pour faire face aux variations des besoins aussi bien annuels ( saisons ) que journaliers et, notamment, ceux désignés communément comme « pics de demande ».

• en fait ces pics ne sont pas très «pointus » ; les variations des besoins sont relativement lentes et surtout prévisibles au moins la veille. Ces variations sont d’autant plus facilement absorbées, que la part variable de l’hydraulique apporte sa contribution significative.

• cette variabilité de la puissance des réacteurs nucléaires est rendue possible grâce aux spécifications techniques qui prévoient le mode de fonctionnement dit « pilotage gris » et par la prise en compte dans les dossiers de dimensionnement de toutes les sollicitations thermo-mécaniques associées à ces transitoires pour toute la vie de la centrale.

le nucléaire et l’hydraulique combinés pourraient répondre seuls aux variations des besoins du réseau électrique.

dans la situation présente, c’est faute d’équipements nucléaires suffisants, qu’il faut à certains moments de l’année, faire appel à des centrales brûlant des combustibles fossiles. Il est tout à fait possible de réduire la part des fossiles dans la production d’électricité en France, en augmentant la puissance du parc nucléaire.

 

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1 Il est malheureusement impossible d’avoir des statistiques précises sur la production éolienne en France, heure par heure et même jour par jour, contrairement à ce qui se passe dans les autres pays européens…Une autre exception française !

 

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