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« Moratoires » ? Vous avez dit « Moratoires » ?
Lettre ouverte à la FNE

Dans sa plate-forme en vue du « Grenelle de l'Environnement », publiée le 23 juillet dernier, la FNE (France Nature Environnement) propose un triple moratoire sur le nucléaire, les OGM et le développement autoroutier.
« Sauvons le Climat » salue le dévouement des très nombreux bénévoles de la FNE qui surveillent notre environnement et militent pour qu’il soit aussi sain que possible, tous ceux qui observent et tentent de maintenir la bio-diversité. Il partage nombre des préoccupations de la FNE. Il ne peut, malheureusement, que regretter une approche inconséquente et idéologique de la question énergétique reposant uniquement sur trois piliers : économies d’énergie (en particulier d’électricité), développement des énergies renouvelables (surtout productrices d’électricité), moratoire sur l’EPR et le nucléaire. Pas un mot sur le développement de la production d’électricité d’origine fossile (4 fois plus de puissance programmée que l’EPR). Pas de moratoire envisagé sur les nouvelles centrales à charbon en projet (Le Havre, par exemple). C’est à se demander si la priorité est la diminution des rejets de CO2 ou la sortie, à plus ou moins long terme, du nucléaire.
Parce que nous respectons la FNE et ses militants, nous désirons ouvrir un dialogue approfondi avec elle. Et nous commençons par lui poser quelques questions ;


  • En français le terme « moratoire » signifie la suspension d’une décision en attendant des compléments d’information, ou la réalisation de conditions préalables. Quels sont les éléments qui conditionneraient une acceptation par la FNE de la construction de l’EPR ?
  • Si la condition essentielle est l’existence d’un débat et d’une décision démocratiques, comment la FNE définit-elle un tel débat ? Rappelons que le parlement a légiféré à la fois sur la programmation énergétique, sur l’EPR et sur le gestion des déchets nucléaires, cela après la tenue de trois débats publics sur les trois sujets. Quelles modifications institutionnelles la FNE propose-t-elle pour être satisfaite de la qualité démocratique des débats et des décisions ?
  • « Sauvons le Climat » propose un moratoire sur la mise en œuvre de nouvelles centrales électriques à gaz, charbon ou fioul aussi longtemps que la capture-stockage du CO2 ne sera pas effective. La FNE s’associerait-elle à ce moratoire ?
  • La FNE et ses associées, la LPO et la Ligue ROC, sont particulièrement engagées dans des actions de protection de la bio-diversité et de la vie animale. Considèrent-t-elles que l’électricité nucléaire constitue une menace quelconque dans ce domaine ? Combien d’espèces animales sont-elles menacées par l’électricité nucléaire ? Le nucléaire est-il la cause de la mort de plus d’oiseaux que les éoliennes qui, apparemment, ont tout votre soutien ?
  • Les associations de défense de la nature trouvent leur légitimité dans l’action concrète et quotidienne de leurs militants de terrain. N’est-ce pas détourner le mandat (tacite ou non) de ces militants que de les entraîner dans des prises de position à caractère dogmatique comme l’opposition au nucléaire ? Pour sa part, « Sauvons le Climat » considère que, par scrupule éthique, les associations doivent se garder de toute extrapolation des motivations de leurs adhérents au delà de leur sphère de compétence. C’est pourquoi nous évitons de prendre des positions dans des domaines étrangers aux questions du réchauffement climatique et de l’énergie, conformément à notre manifeste fondateur.


« Sauvons le Climat » espère qu’un dialogue constructif et approfondi pourra être mené avec la FNE et ses associés, même au delà du « Grenelle de l’Environnement » auquel nous ne pourrons malheureusement pas participer, malgré notre demande.

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